
Les langues des signes sont des moyens de communication misent en place par les personnes sourdes et malentendantes pour communiquer entre elles et avec les autres. Elles sont des systèmes linguistiques qui utilisent la vision pour la réception et le gestuel pour l’expression. Les langues des signes sont les langues- usages des communautés linguistiques des personnes sourdes à travers le monde. Ces langues sont aussi utilisées pour aider les personnes ayant des difficultés à communiquer ou présentant des troubles du langage.
L’ORIGINE DE LA LANGUE DES SIGNES
Les personnes sourdes existent très probablement dans nos communautés depuis le début de l’homme sur terre. Ces personnes ont longtemps et à tort été considérées comme des inintelligentes et dans nos communautés africaines, comme des malédictions ou comme des punitions divine. Durant tous ces siècles, une grande méconnaissance a régné quant au moyen de communication des personnes sourdes.

Il a fallu attendre 1760 pour marquer un tournant dans l’histoire. Alors que le prêtre janséniste français Charles-Michel de l’Épée, durant l’une de ses séances de catéchisme gratuit aux pauvres, il rencontre et observe deux sœurs jumelles sourdes qui communiquent grâce à un curieux moyen : leurs mains. Ce fut le premier témoignage notable d’une langue qui allait marquer les générations : la langue des signes.
L’abbé Charles-Michel apprend donc ce langage des signes grâce à ces jumelles, puis met en place une méthode d’apprentissage basée sur le gestuel, dont il commence à dispenser des cours chez lui, à Paris. Ce mode de communication s’institutionnalisant, il reçoit des aides qui lui permettent de mettre en place un établissement aujourd’hui connu sous le nom d’Institut National des Jeunes Sourds à Paris, une structure qui garantit la scolarisation pour tous les enfants atteints de surdité.
Il est essentiel de rappeler que l’Abée de l’Épée n’est pas le créateur de la langue des signes, car les personnes sourdes ont une langue des signes naturelle. Mais grâce à sa méthode d’apprentissage et son militantisme pour l’éducation gratuite à l’endroit des handicapés auditifs, l’intérêt pour la langue des signes grandit en France et même au-delà des frontières. Après sa mort, en 1789, ses disciples (parmi lesquels on peut citer l’Abbé Sicard ou Laurent Clerc) exportent sa méthode d’apprentissage en Europe et aux États-Unis, perpétuant son héritage.
L’Abée Charles-Michel de l’Épée est ainsi devenue une figure de proue dans le militantisme pour les droits des personnes sourdes, aussi bien en France que dans le monde entier.
LES CARACTÉRISTIQUES DES LANGUES DES SIGNES
De nos jours, nombreuses sont les personnes pensant que les langues des signes sont une « adaptation » ou une « traduction » de la langue orale. Levons toute équivoque : il n’en est rien. Les langues des signes sont des langues à part entière, avec leurs propres grammaire, syntaxe et logique. Prenons l’exemple de la construction des phrases en français et en langue des signes française. Si la structure des phrases en français écrit ou oral est « sujet/verbe/complément », en langue des signes française, c’est plutôt « temps/lieu/sujet/action ». Il est donc clair que les langues des signes sont des langues à part entière, différentes d’un pays à un autre et ayant leurs codes spécifiques.
L’UNIVERSALITÉ DE LA LANGUE DES SIGNES
Nous pouvons séparer le lexique de la langue des signes française (LSF) en 4 parties, à savoir :
- L’alphabet dactylographique : toutes les 26 lettres de l’alphabet français possèdent leur retranscription en langue des signes ;
- Les signes iconiques : en LSF, on peut trouver des signes qui expriment un mot de manière mimique ;
- Les signes inspirés du français : des gestes utilisés pour exprimer un mot, ne les mimant pas forcément, mais intégrant la première lettre de ce mot en langue des signes ;
- Les signes inventés : on met en place un symbole pour désigner une personne, un objet, un concept en langue des signes française, en se basant sur une caractéristique saillante.
Partant de ces parties du lexique de la langue des signes française, il est clair que les langues des signes ne sont pas universelles, car chaque pays avec la langue qu’il parle, son alphabet, ses cultures, etc. C’est aussi pour cette raison que, dans un même pays, certains mots varient en langue des signes, en raison de la culture (cinéma, musique, politique, littérature, etc.), des habitudes et des comportements sociaux de cette population.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE LANGUE DES SIGNES
Il existe aujourd’hui autant de langue des signes que de pays. Elles sont pratiquées avec une main ou les deux. Certaines expressions présentes dans un pays n’existent carrément pas dans d’autres, les mots usuels sont signés différemment, etc.
Quelques langues des signes du monde
Langue des signes sud-africaine, langue des signes burkinabè, langue des signes algérienne, langue des signes mofu gudur (Cameroun), langue des signes égyptienne, langue des signes gambienne, langue des signe ghanéene, langue des signe andamarobe, langue des signe nanabin, langue des signes tebul, langue des signes marocaine, langue des signes argentine, langue des signes bolivienne, langue des signes costaricienne, langue des signes bribri, langue des signes jamaïcaine, langue des signes australienne, langue des signe chinoise, langue des signes de Hong-Kong, langue des signes danoise, langue des signe lyonnaise, langue des signes grecque, langue des signes émiratie, langue des signes palestinienne, langue des signes africaine (avec ses subtilités), etc.
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